Le réveil à 4h45 pique un peu mais on se lance à l’assaut de notre ferry, malgré tous ceux qui nous ont dit de pas y aller (à savoir le monsieur du restaurant de notre hôtel, le monsieur du ferry rencontré la veille sur le quai, un autre monsieur du ferry à qui j’ai posé la question en espérant une réponse différent, le monsieur du supermarché du quai du ferry à qui j’ai encore posé la question pour être sure qu’ils disaient tous la même chose, la dame de l’office du tourisme de Tromsø et l’agence de voyage Kontiki ayant prévu notre itinéraire). Sur la route, la tension est palpable. On croise un lièvre et les deux rennes d’hier au même endroit. La lumière matinale est magnifique. On roule à travers cette île à la beauté époustouflante et après 1h, arrivons à destination. On entre dans le port en retenant notre souffle et là, défiant toutes les probabilités, nous arrivons à la dernière place de la 4e ligne ! Il y a encore une ligne vide entière sur notre gauche ! Voilà un bon exemple de pourquoi il ne faut jamais écouter ce qu’on vous dit. S’ensuit ensuite de 5h d’attente dans notre mini voiture, moins drôle mais qui finalement passent en un clin d’œil car nous nous rendormons. Nous sommes réveillés par une tempête de l’enfer, le ciel nous verse littéralement des seaux d’eau sur la tête et on remarque que la ligne d’à côté est pleine et que la fil se forme déjà à l’arrière (ceux qui n’auront pas le bateau de 11h, et il est donc 7h30…).
Ensuite, comme dans un rêve, le monsieur du ferry vient prendre une photo dans notre numéro de plaque, nous fait signe, puis nous entrons dans le ferry, avec l’impression d’avoir été les deux animaux d’une espèce rare pour embarquer sur l’arche de Noé. Bon ok je grossis un peu le trait mais à peine, car derrière nous s’entasse déjà une ligne de voitures qui rempliront les cinq lignes du ferry de 15h, alors qu’il est 11h du matin.
Le spectacle du départ du port est très satisfaisant (oui j’irai en enfer pour me réjouir d’avoir pensé ça en voyant la file immense attendre le ferry suivant), le soleil est de retour et la traversée s’avère paisible et magnifique.
![](https://static.wixstatic.com/media/cde344_7e277cc79a564dd8a5b11df0a06bcfa1~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_1743,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/cde344_7e277cc79a564dd8a5b11df0a06bcfa1~mv2.jpg)
Les montagnes de l’île de Senja se découpent à l’horizon comme autant de silhouettes mystiques, alors qu’en face les Vesterålen se précisent à mesure que l’on avance.
Après un peu moins de 2h, nous accostons à Andenes, ville tout au nord, où l’on est juste à temps pour le safari de baleines ! Mais avant, on ne fait pas la même erreur que la dernière fois, on ne part pas le ventre vide ! Rappelez-vous, Patrick avait passé 3h couché au fond de la cale avec un mal de mer d’enfer et je prenais les baleines en photo et allais les lui montrer. On ne l’y reprendra plus !
Après un petit casse-croûte, on trouve notre départ de bateau. Nous sommes sur un petit zodiac de 12 personnes comme en Islande, ce qui permet d’aller plus près des baleines. Après quelques instructions nous nous mettons en route et naviguons une trentaine de minutes à toute vitesse, le capitaine est clairement au taquet. Quelques puffins volent ça et la, et l’on apprend que c’est la dernière semaine où les voir avant qu’ils ne migrent. Quelle chance ! Et la chance continue puisque la magie opère, on tombe sur un véritable troupeau de baleines ! Il s’agit de pilotes whales, que l’on trouve normalement en juillet, nous sommes donc très chanceux car c’est rare de les voir à cette saison. Entre ça et la pêche à l’étoile de mer il faut qu’on joue au loto! Revenons à nos baleines, qui sont donc de la famille des orques et mesurent en moyenne 5m pour les femelles et 7m pour les mâles. Elles sont toutes reconnaissables à la forme de leur aileron dorsale apparemment, comme nos empreintes digitales. On en compte entre 8 et 10, dur à dire, et il nous semble même voir un petit. Elles sont connues pour n’avoir peur de rien et s’approchent donc très près du bateau, bien plus près que les autres espèces. Elles n’hésitent pas à attaquer les autres baleines pour garder tout le poisson pour elles, ce qui explique qu’on ne voit qu’elles. Mais on ne va pas se plaindre, car elles dansent autour du bateau pendant presque une heure. C’est magique ! Notre capitaine est clairement le plus fort, elles passent plusieurs fois sous notre bateau sous le regard envieux des bateaux autour. Un moment suspendu dans le temps. Après ça, nous retrouvons la base et reprenons la route pour Harstad, des étoiles plein les yeux. Nous roulons donc à travers les Versteralen, avec 3h au programme pour la fin de journée.
Cela fait à peine 5 minutes qu’on roule qu’à l’horizon, sous nos yeux ébahis, on voit 4 élans avancer tranquillement dans la pleine ! Nous qui avons toujours galére à n’en voir qu’un, ils sont en troupeau et avancent tranquillement à l’horizon. Cette fois c’est sûr il faut qu’on jouer au loto ! Soyez indulgents pour la photo, j’ai pris à travers les jumelles.
![](https://static.wixstatic.com/media/cde344_970f31c7f42e4c978555b5ed718460d4~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_1307,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/cde344_970f31c7f42e4c978555b5ed718460d4~mv2.jpg)
Plus tard on croise un moose, un autre moose, et encore un, il pleut des moose! On passe toujours trop vite pour les prendre en photos mais on est trop content de vous ces élans jalonner notre route. Les paysages sont encore sublimes, moins verts et plus jaunes que sur Senja.
On poursuit jusqu’à Fesnes ou le gps nous fait la feinte de nous mener à un ferry sans prévenir. On va de Fesnes à Refsnes (ça s’invente pas), soit de l’île d’Andøya à l’île d’Hinnøya (faisant donc toutes deux parties de Vesterålren). On est un peu traumatisé de ce matin donc on échafaude toute sorte de plan B dans le cas où il n’y a pas de place et arrivons finalement sur un quai presque désert. Ouf. Assez drôle, débarquent du ferry voitures et camping-car mais aussi écoliers à pied qui viennent se faire récupérer par une autre file de voiture dont on questionnait le sens (on se voyait déjà s’être trompé) et qui s’avère enfait être des parents venant chercher leurs enfants dont l’école doit se trouver l’autre côté du fjord. Je ne quitte plus mes jumelles au cas où l’on verrait quelque chose, et fais la lecture des instructions de sécurité à l’autre bout du bateau à Patrick.
On arrive finalement à Harstad mais juste avant croisons une famille d’élans ! Maman, deux bébés et plus loin papa. On est trop content !
Après cette intense journée, on entre dans le premier resto qu’on croise et il s’avère qu’on est légèrement décalé par rapport à l’ambiance. En effet, il n’y a pas un touriste mais que des norvégiens bien habillés, alors qu’on est en short t-shirt avec la tête de ceux qui ont passé la journée dehors. Oups. Ils consentent quand-même à nous servir la pêche du jour non sans un regard perplexe qui s’attarde sur nos chaussures, je suis sûre que les On Clouds c’est le sesame ultime car c’est clairement à ça qu’on repère les touristes suisses ! On se fait cette remarque chaque jour depuis qu’on est là, et déjà lors de nos précédents voyages. Bref on déguste sans se plaindre, sous les œillades contrariées de notre air de sortie de la forêt, c’est délicieux !
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Klåm
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