Ce matin, nous nous réveillons sans dégât d’ours à signaler. Après notre petit dej, nous nous mettons en route pour une petite marche dans la forêt. Franchement pas rassurés après le panneau signalant les ours, nous faisons un boucan d’enfer avec notre clochette !
On regrette le spray à ours jusqu’à ce qu’on croise un groupe de rangers qui se moquent gentiment de nous en nous disant que c’est très peu probable qu’on croise un grizzli si près du camp. Soit. On ralentit quand-même le pas pour rester dans leur sillage, sait-on jamais. Nous marchons jusqu’à un pont surplombant la rivière, c’est très joli.
Nous revenons par un autre chemin longeant la rivière et passant sous un pont de chemin de fer vieux de 100 ans. C’est un mixte du McKinley Station Trail et du Triple Lakes trail que nous avons fait. Rassurez-vous, pas d’ours à l’horizon.
Ensuite, nous nous attaquons à la boucle du Horseshoe Lake Trail qui fait le tour d’un lac. Pour y accéder, nous devons marcher sur la voie de chemin de fer, dans le plus grand des calmes. Nous croisons un étrange véhicule de maintenance qui a des roues de train intégrées, Patrick est fasciné.
Il y a des barrages faits par les castors, ainsi que leurs résidences secondaires le long du cours d’eau qui rejoint le fleuve. On voit les troncs grignotés tout autour du lac. La nature est simplement splendide.
Après avoir rapidement fait nos sandwichs, nous partons pour une excursion en bus à la recherche des animaux sauvages ! Nous prenons un bus avec une sympathique chauffeur, qui vient chaque été au parc depuis 18 ans ! Nous nous enfonçons dans le parc, sur la seule route qui existe. Le parc fait 6 millions d’hectares, soit la taille de l’état du Massachusetts. Aucun véhicule autre que les bus locaux n’y est autorisé.
Nous apprenons des choses sur les animaux locaux, à commencer par les « big four »: les moose, les dollsheep, les caribous et les grizzli bears. Les moose sont ici les plus gros du monde, faisant jusqu’à 16 hundreds pounds. On se disait qu’ils étaient franchement gros par rapport à leurs cousins scandinaves. Les caribous eux sont plus petits (5 hundreds pounds), les mâles et les femelles ont des cornes, contrairement aux moose où il n’y a que les mâles qui en ont. Les dollsheeps sont des moutons avec des cornes un peu comme nos mouflons. Ce sont grâce à eux que le parc a été déclaré parc national il y a 100 ans car il s’agit d’une espèce protégée. Les grizzlis sont les quatrième gros animaux du parc, et ici il y a plus de grizzlis que de black bears car nous sommes au nord et ces derniers vivent au sud. Les grizzlis sont deux fois plus gros, ont une tête plus ronde et un nez moins pointu que les ours noirs. Il y a aussi des loups mais il n’y en a que 96, ainsi que des renards et des coyotes, et une seule espèce de chat sauvage. Il y a 160 espèces d’oiseaux en été, très peu restent ici en hiver.
Nous voyons notre premier caribou !! Là, juste à côté de la route. Nous apprenons qu’ils perdent leurs bois chaque année, celui que l’on voit a des bois qui ne sont pas encore arrivés à maturité, ils leur manquent quelques semaines. S’ils mangent bien, leur bois poussent jusqu’à 1 inch par jour !
Nous apprenons aussi qu’il neige assez peu ici, considérant que l’hiver dure 8 mois, mais que l’hiver passé a dépassé tous les records, le précédent datant de 1970. Autant de neige est problématique car les moose se cassent les pattes s’ils s’enfoncent trop profondément. Ils ont aussi peu de pluie, c’est pourquoi la végétation pousse très lentement. C’est grâce au permafrost que les arbres et les fleurs poussent ici. Le permafrost permet de maintenir un certain niveau d’humidité. Il s’agit enfait d’un climat du désert ! On ne dirait pas pourtant. Les arbres sont de travers, appelés drunk trees, car le permafrost empêche leurs racines de s’ancrer très profondément, donc ils sont de biais.
Nous voyons ensuite une famille de perdrix avec le papa la maman et 7 bébés ! Ils deviennent tous blancs en hiver et ont des plumes en plus qui poussent sur leurs pattes pour leur faire des petites bottes.
Nous apprenons aussi que les moose causent bien plus de blessures sur les humains que les grizzlis. Si on en croise il faut partir en courant en zigzag car apparemment ils tournent mal (car ils sont énormes) mais courent très vite tout droit. Au contraire, face à un ours, il ne faut surtout pas courir mais reculer doucement en bougeant les bras pour avoir l’air plus grand et parler calmement. Voilà vous savez quoi faire si vous rencontrez cette situation. Voici les instructions détaillées:
![](https://static.wixstatic.com/media/cde344_d3ce3b5e26974a7e8c8785e52926829f~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_1307,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/cde344_d3ce3b5e26974a7e8c8785e52926829f~mv2.jpg)
Nous avons aussi vu plusieurs écureuils arctiques. On dirait une petite marmotte svelte. Notre guide nous explique qu’il s’agit du seul mammifère qui descend sa température corporelle à 27 Fahrenheit, de sorte à hiberner tout l’hiver. Ils dorment ainsi 8 mois et quand ils se réveillent ils ont perdu du poids et des connexions cérébrales, qu’ils arrivent à réparer! Les recherches sont en cours pour comprendre comment ils font car cela pourrait mener à des découvertes importantes.
Nous apprenons aussi qu’il s’agit du seul snack non végétarien des grizzlis (2000 calories par écureuil), qui mangent des racines et des plantes la plupart du temps. Ils sont d’ailleurs moins grands ici qu’au sud car comme il n’y pas de saumon dans les rivières, ils mangent quasi que végétarien. Aussi, les caribous, même bébés et âgés de seulement quelques semaines, courent beaucoup plus vite qu’eux donc ils ne peuvent pas les manger. En parlant de grizzli, nous en voyons un ! Il n’est pas très proche du bus mais le spectacle est quand même là :)
Lorsque l’on fait demi tour on se retrouve face à un panorama simplement époustouflant, le mont Denali se cache derrière les nuages mais plein d’autres montagnes apparaissent, dans des couleurs ocres incroyables. On se sent minuscule avec cette nature à perte de vue. C’est un des seuls endroits du monde si grand à être protégé, et nous avons été aussi loin que possible dedans (un récent éboulement bloque l’accès à la seconde moitié, un pont va être construit mais cela va rester ainsi pour encore plusieurs années).
On voit ensuite trois doll sheep, très loin sur une montagne mais quand-même ! On devine leurs cornes enroulées. Leurs cornes s’enroulent avec l’âge, plus elles sont enroulées plus le mouton est vieux. Ils peuvent vivre jusqu’à 12 ans environ. Les femelles ont des petites cornes qui ne s’enroulent pas. Ce sont les mêmes cornes toute leur vie. Désolée pour la photo improbable, c’est à nouveau une photo très zoomée. On vous laisse googler pour voir à quoi ça doit ressembler.
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On revient en roulant à travers ces paysages magnifiques. Ça a quelque chose de mystique et personne ne parle dans le bus, tout le monde admire le paysage.
Nous rejoignons notre bolide à 20h et nous hâtons vers un camping en bordure du parc, ce dernier étant plein nous ne pouvions pas faire une seconde nuit. Bien loin du charme de la forêt, nous voici parqué au milieu de gigantesque camion, true american style !! Au moins on aura tout essayé en matière de spot de camping. Ce soir c’est pâtes bolognaises, après l’omelette lard-champignons d’hier.
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