Petite photo de la situation lumineuse à minuit au moment d’aller dormir ! Heureusement, on a pris nos bandeaux pour yeux de l’Islande, perso j’ai jamais réussi à dormir avec ce truc collé sur la face mais Patrick dort comme un bienheureux à côté de moi qui essaie désespérément de faire comprendre à mon cerveau que malgré les apparences, il est l’heure de dormir.
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Malgré ces quelques péripéties nocturnes, je finis par m’endormir et on se réveille le lendemain avec un soleil déjà haut dans le ciel. L’océan est tout calme, on se dit qu’on va retenter notre chance pour la sortie kayak. Ah oui on a oublié de vous dire hier, il faut un permis pour louer des kayaks. Non mais sérieusement. Même le permis bateau de Patrick n’a pas suffit ! En se dirigeant au petit dej on avise la réceptionniste, pas la même que hier, et j’y vais d’un air sûr (comprenez ici un air de lapin pris dans les feux d’une voiture) et pose la question à nouveau si on peut louer des kayaks. Elle me regarde d’un air suspicieux et nous demande si on a de l’expérience en « kayak en eau libre ». Je dis alors la vérité, c’est à dire « je sais qu’on n’a pas de permis mais on a l’habitude on en a souvent fait, y compris en Alaska et en Floride donc dans des eaux agitées ». Ça fait le taf, Alaska c’est un mot magique qui te fait direct passer dans la catégorie chasseur cueilleur débrouillard. On repart donc avec nos kayaks sous le bras (enfin vous voyez l’expression). En route ! Enfin d’abord, on repasse à l’appart se préparer. Et là, alors que j’apprends le guide du routard par cœur en regardant les bébés canards devant chez nous (des huîtriers pie pour votre gouverne) et que Patrick se masse le dos avec sa petite balle, il hurle « baleines »! Alors que j’allais répondre qu’il avait mangé un saumon pas frais au petit dej il débarque sur le balcon avec ses jumelles et on voit un spectacle incroyable, pas moins de vingt ailerons ! Ils fendent l’océan sous nos yeux émerveillés. Il y’en a même deux qui se détachent et qui viennent juste devant chez nous. Magique ! Malheureusement, nous n’avons pas de photos, nous en avons profité avec nos yeux.
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On part donc en kayak! Le type qui nous les donne nous prend pour des experts et nous donne même pas de consigne, on se lance donc comme des grands. C’est magnifique ! Et surtout, on réalise le fond du problème qu’on a vécu jusqu’alors en kayak: on était deux dedans. On a présentement chacun le nôtre et force est de constater que c’est drôlement plus simple ! On pagaie donc à vive allure en admirant la côte mais les yeux toujours fixés à l’horizon dans l’espoir de revoir nos dauphins. Après un moment on réalise que le fameux Sand, lieu indiqué par notre loueur de kayak, c’est pas la porte à côté. On y arrive finalement 2h plus tard, épuisés d’être remonté le courant. (Marée montante). La pause s’impose. On fait donc un tour au supermarché du coin (et y croisons les premiers humains depuis le début de notre périple) et picniquons sur une table dans le port, trop joli.
Puis c’est reparti en sens inverse. Et là, je vous jure, quelqu’un a saboté mon kayak le temps du picnic. C’est pas possible autrement, impossible d’aller droit, je fais des zigzag et rage sous les rires de Patrick et des mouettes. Je finis par lui hurler de prendre de l’avance s’il est si malin, et il me plante en deux coup de pagaie. Ma fierté en prend un coup, et je tente tant bien que mal de le rattraper. Il a finalement pitié et me remorque un bout, jusqu’à ce que je manque de chavirer et que mon kayak prenne l’eau. Un fou rire plus tard, on repart chacun pour soi, et Patrick à la délicatesse d’acquiescer poliment et de ne pas en rajouter une couche que j’énonce le seul constat qui s’impose: le problème dans le kayak, c’est moi. J’ai beau adoré ça, lui ne m’aime pas. C’était donc moi le fardeau de nos expéditions. Misère. Mais bon, ça reste magnifique, et nous rejoignons finalement l’hôtel 16kil plus tard et les bras en compote. La tenancière de l’hôtel nous regarde comme des fous quand on dit qu’on a été jusqu’à Sand, visiblement même pour leurs standards ça fait un bout.
Mais notre journée ne s’arrête pas là. À peine posé le pied à terre on monte en bateau avec Morten, le pêcheur norvégien pure sang. Patrick est tout fou, il va enfin faire de la pêche sportive ! Enfin, c’est ce qu’on espère. Ce norvégien pur souche nous fait traverser le fjord plein tube (32 noeuds) pour s’arrêter dans un endroit où son détecteur à poissons bip à n’en plus finir (plus ça bip plus y’a du fish). On a beaucoup secouer nos cannes à pêche tout comme il faut, pas de fish. Par contre, on croit rêver mais non, il y a bien des puffin ! Et même plein ! On n’y croit pas à notre chance de voir des macareux moines, sous l’œil parfaitement blasé de Morten.
On repart vers un autre spot et après quelques minutes, je crie, ça tire, il y a bien quelque chose ! Et je remonte… une étoile de mer. Morten est perplexe, de sa vie ça ne lui est jamais arrivé nous dit-il pourtant il a pécher sur des navires de pêches plus de 800 tonnes de poissons de tout genre. J’ai peur de l’avoir blessé et lui demande anxieusement s’il pense qu’elle s’en sortira en le voyant la lancer sans ménagement par dessus bord. Il confirme que c’est une simple égratignure pour elle. Je pense que ça m’a rendu sympathique à ses yeux car il me laisse conduire le bateau pour rentrer !! Mais avant ça, Patrick sort fièrement deux pollocks (comprenez de la lieue) qu’on se voyait déjà griller à la poêle mais Morten mort de rire les remet à l’eau en disant que c’est beaucoup trop petit. Un peu déçu et surtout les mains vides, on regagne l’hôtel et partons au supermarché voir si l’on trouve quelque chose qui ne ressemble ni à une étoile de mer ni à un mini poisson pour se faire à souper.
On trouve finalement des morceaux de cabillaud et de truites saumonées qu’on accompagne de pâtes courgettes-champignons-petits pois et de salade arctique qu’on déguste sur notre balcon au soleil, le bonheur.
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On décide ensuite d’aller boire un verre sur la terrasse de l’hôtel et alors qu’on étudiait paisiblement notre itinéraire du lendemain la seule dame de la terrasse décide de nous taper la causette dans un anglais approximatif. Elle est très sympa mais après 15’ on a franchement fait le tour et notre verre tranquille se transforme en cours Duolingo alors on rentre à l’appart manger notre dessert, des fraises ! Bonne soirée :)
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La traditionnelle vidéo
Klåm
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