Nous avons survécu à la raquette de neige !! C’était vraiment une expérience étrange, merveilleuse, genre mystique. Un minibus est venu nous chercher à 20h30 et nous sommes partis, nous, un hollandais, deux suisse-allemands et deux allemands avec un guide local. On nous explique comme faire de la raquette : marcher jambes écartées comme des cowboys pour ne pas s’encoubler sur soi-même (ce que j’aurais totalement été capable de faire sans cette explication), se pencher en arrière dans les descentes et en avant dans les montées. Ok compris, c’est parti ! On suit notre guide à travers la forêt, à la seule lumière de sa lampe frontale (oui papa je sais je t’ai demandé de m’en prêter deux en prévision de ce type d’expédition et elles sont restées bien au chaud dans la chambre d’hôtel, oups). Nous marchons donc sur un chemin creusé par les raquettes au milieu des arbres, sans bruit, avec quelques étoiles mais bien vite cachées par les nuages. Nous marchons ensuite sur une rivière gelée, et nous arrêtons après 1h à un endroit où le guide fait un feu. Il taille des allumes-feu dans de grosses bûches de bois à l'aide d'un gros poignard pour très vite réaliser un gros feu qui nous réchauffe. Il nous offre une tasse de jus de lingonberry chaud pour nous réchauffer, comme nous avions déjà reçu à 7h du matin au réveil dans notre igloo.
Le guide nous parle alors de la Finlande : les 4 saisons sont clairement présentes malgré le fait qu’on aurait tendance à croire qu’il n’y a que de la neige toute l'année, il nous dit que le climat change car il y a de moins en moins de neige, qu’il peut faire jusqu’à -40 degrés, auquel cas les voitures ne fonctionnent plus et parfois l’électricité se coupe, ce qui est fâcheux puisque beaucoup de maisons sont alimentées par énergie électrique, et qu’il fait rarement -34, on est donc plutôt heureux d’avoir connu cette température glaciale ! Il n’y aura pas d’aurores boréales, le ciel est couvert. Mais franchement, c’était une expérience unique ! On retourne ensuite au bus par un autre chemin.
Patrick demande s’il y a des ours ou des loups, et le guide nous « rassure » en nous disant qu'effectivement nous nous trouvions dans une région bien peuplée d'ours mais qu’à cette période de l'année les ours hibernent et que les rennes, n’aimant pas les loups, se mettent à plusieurs pour les chasser et même les tuer (nous sommes entourés de rennes). On se sent donc plutôt en bas de la chaîne alimentaire… mais on atteint quand-même le bus, et retournons à l’hôtel, gelés mais enchantés par cette expérience magique ! Le guide finit l'excursion en nous disant qu'il était content de son excursion: son chef lui a dit avant de partir que si il ramenait 5 personnes sur 7 saines et sauves cela serait déjà un bon ratio... hum
Nous nous réveillons ce matin après avoir passé une nuit d’un sommeil de plomb. C’est un pays parfait pour dormir, la neige atténue tous les bruits et on est comme dans un cocon. Après un bon petit-déjeuner, nous prenons la voiture vers Saariselkä (45 minutes d’Inari), où nous allons faire du chien de traineau !! On se réjouis trop. Sur la route, on constate que beaucoup de neige est tombé des arbres car il y a beaucoup de vent, et qu’il ne fait que -5 ce matin. On croise quelques rennes, et on arrive à Saariselkä, d’où nous montons dans un minibus nous conduisant vers une « ferme à husky ». Sur place, on nous donne les instructions : aider les chiens dans les montées en poussant du pied, freiner dans les descentes, sauter à pieds joints sur le frein pour stopper le traineau, ainsi que des gestes du bras pour indiquer qu’on s’arrête, qu’on démarre ou de ralentir.
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Nous voilà donc dans un traineau, 5 chiens attelés devant nous. Patrick sera le « musher » des 5 premiers kilomètres, puis nous changerons. Nous partons donc, et c’est vraiment trop chouette. Les chiens ont l’air tout content de courir, c’était mon inquiétude principal, qu’ils n’aiment pas ça et soient forcés mais il faut admettre qu’ils ont l’air plutôt heureux et aboient en battant de la queue si l’on s’arrête. On passe donc dans des forêts, entre les sapins sur notre traineau. Il fait un peu froid à cause du vent, mais Patrick qui pousse dans les montées semble avoir plutôt chaud ! A mi-parcours, nous changeons et je conduis ! C’est vraiment marrant, de voir les chiens courir comme des fous et de savoir qu’ils obéissent tout en étant heureux de faire ça. Seul bémol : un japonais devant nous qui n’a rien écouté et n’aide pas les chiens dans les montées donc ne va pas vite du tout… Mais bref, c’est vraiment incroyable comme expérience !
Nous rentrons ensuite à la ferme, et buvons un jus de Ligonberry chaud (boisson nationale issue d’une baie cousine de la canneberge) dans une sorte de hutte avec un feu au milieu. Le dresseur nous explique alors qu’ils ont 250 chiens, donc 95% sont des mâles. Les chiens travaillent depuis l’âge de 2 ans jusqu’à 10 ans, ils sont ensuite « à la retraite » et soient placés dans des familles, soient gardés comme baby-sitter : ils doivent s’occuper des petits chiots pendant que les mamans courent. Pour les chiens aussi le congé maternité semble plutôt favorable : les chiennes restent 7 semaines avec leurs petits, puis reprennent le travail 2x par jour, comme tous les autres chiens. A propos de bébé, ils ont deux petits chiots husky que l’on peut porter. Regardez comme il est adorable !!!
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Nous retournons ensuite dans notre hôtel à Inari et repensons à cette belle aventure avant d’aller prendre notre dernier souper en Laponie. Très franchement, rien contre vous mais on n’a pas vraiment envie de rentrer !
Kläm & Patrik