Alors je vous confirme, le King Crab c’est le meilleur truc que j’ai mangé de ma vie ! Une galère absolue à manger par contre, mais ça en valait la peine.
Sauf que notre repas était quelque peu mouvementé : à peine l’entrée servie, le haut-parleur annonce des aurores boréales ! Nous courrons dehors et effectivement, sous nos yeux ébahis, on voit une espèce de mince filamenent blanc dans le ciel. Spoiler alerte : les aurores boréales ne sont donc pas vertes ou violettes comme sur les photos, ou alors très rarement quand l’indice kp est fort (puissance magnétique), mais on les voit plutôt blanches à l’œil nu (elles sortent pas contre très vertes sur les photos comme vous voyez). On a donc fait des allers-retours entre le pont et la table du restaurant, à me battre avec une pince de crabe ou pour garder mon bonnet sur la tête à cause du vent. Toute une aventure. Après le restaurant, on retourne donc à la cabine s’habiller correctement (i.e. 5 couches en-haut et 3 en-bas), et on va sur le pont pour admirer les aurores. C’est vraiment quelque chose d’extraordinaire. Ca bouge dans le ciel, ça va ça vient, c’est plus ou moins fort, il y a aussi des tonnes d’étoiles car le ciel est d’une clarté magique. On voit même des étoiles filantes ! Comme vous voyez sur les photos, c’est flou car prendre en photo les aurores nécessitent de rester immobile pendant 10 secondes, difficile sur un bateau sur une mer déchaînée. On se couche donc, trop heureux.
Ce matin, on se réveille encore plus au Nord, dans la région de la Norvège appelée Finnmark, il fait -10, mais avec un vent à décorner les rennes (ahah). Il y a une magnifique luminosité dehors.
On prend le petit-déjeuner avant de débarquer au Cap Nord. On arrive dans le village d’Honningsvag, d’où nous prenons le car pour aller au Cap Nord. On passe alors 45 minutes absolument magiques, perdus en pleine nature, avec des étendues de neige à perte de vue, entrecoupées de fjords abritant des villages de pêcheurs. Nous sommes très surpris d’apprendre qu’il y a beaucoup d’habitants sur cette île (plus de 2'000), la plus septentrionale du monde. La guide nous raconte plein de choses intéressantes. Tout d’abord la culture sami : ils ont un parlement en Norvège, sont 80'000 entre Norvège-Suède-Finlande et Russie, et ont des habitations qu’ils viennent retrouver en été (cf. photo). Ensuite cette île, emplacement stratégique pendant la deuxième guerre mondiale sa population fut évacuée par les soldats allemands, certains se sont cachés dans les montagnes et ont survécu dans des grottes à l’hiver 44-45. Elle nous parle également des rennes, qui sont 5'000 en été, et traversent à la nage pour atteindre le continent quand l’hiver arrive car il fait trop froid ici. Il y a également une île aux oiseaux marins où l’on peut voir plein de macareux moines en été (vous saurez qu’on ne les mange plus en Norvège, si ça vous intéresse, par contre en Islande oui). On arrive alors au Cap Nord. Je crois qu’on a jamais vécu un vent pareil, c’est hallucinant on tient à peine debout et vraiment on s’envole presque ! On voit alors le fameux globe, avec une lumière magique et vraiment nous sommes heureux d’être ici.
Durant le retour en car, la guide nous explique que la première personne ayant rendu cet endroit célèbre est un italien qui a voyagé jusqu’ici et ensuite raconté ses péripéties. Ensuite d’autres touristes sont venus, il n’y avait alors pas de route et ils devaient venir par bateau puis monter une falaise à pied ! On est donc assez content que la route ait été crée, bien qu’elle soit fermée en hiver et ouverte qu’à certaines heures par « convoi », on a donc suivi un chasse-neige pour aller et revenir du Cap Nord. Notez encore si ça vous intéresse que c’était le deuxième jour seulement que le soleil se montrait complètement, la période des nuits polaires allant du 20 novembre au 21 janvier, le soleil revenant ensuite peu à peu pendant des petits moments. C’est donc une luminosité absolument magique. De plus, la neige ici commence à tomber mi septembre jusqu’à mai, parfois même juin ! Ci-dessous les constructions samis et le chasse-neige.
Nous ré-atteignons ensuite le bateau et repartons sur une mer absolument déchaînée, Patrick n’est pas très bien. Nous mangeons une délicieuse tarte à la pomme, et bouquinons jusqu’à l’heure du souper. Moules frites pour mon plus grand bonheur, mais les vagues sont vraiment de plus en plus fortes et tout le monde se tient aux murs pour marcher. Deux fois de suite le bateau tremble, on dirait presque qu’on a tapé un iceberg. Ne vous en faites pas si ça arrive, on cherchera une porte plus grande que celle de Titanic ;) du coup on vous laisse, Patrick est couché par terre et je tente vaillamment de mettre le blog en ligne. Bonne soirée !
Kläm & Patrik