Bonne nouvelle: nous avons survécu à notre nuit à -5 degrés! Avant de nous coucher nous avons bravement attendu 45’ par -34 dans l'espoir de voir des aurores boréales mais sans succès... on admire le style absolu grâce aux combis de l'hôtel, enfilées par-dessus nos 5 couches et nos ensembles de skis.
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Honnêtement nous avons bien dormi, emmitouflé dans notre sac de couchage et avec bonnets et gants! Nous avons été réveillé par une dame venant nous amener du jus de lingonberry (sorte de grosses cranberry) chaud. Brillante initiative, on arrête de claquer des dents.
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Après une bonne douche histoire de ré-atteindre une température corporelle descente, nous allons déjeuner afin d’emmagasiner de quoi tenir la journée. Nous nous promenons encore un peu dans l’hôtel de glace, qui est ouvert au public la journée et découvrons des chambres encore plus incroyables ! Chaque année, c'est un concours qui permet aux architectes les plus talentueux d’être sélectionnés pour sculpter une chambre. C’est vraiment impressionnant.
Nous partons ensuite en direction de Kiruna, ville minière de Suède, que nous traversons pour nous enfoncer entre les arbres enneigés et le ciel bleu. La ville de Kiruna est en pleine effervescence face à un dilemme: arrêter l’exploitation minière, et donc n’avoir plus de ressources puisqu’elle vit de ça, ou continuer de creuser mais la moitié de la ville s’ effondrera. Ils ont choisi cette option et essaie de déplacer la moitié de la ville ! Le long de la route, la luminosité est folle ! Nous longeons le lac Abisko de 71km de long, complètement gelé et recouvert de neige, à couper le souffle. Il est entouré d’un parc national du même nom. Le moins qu’on puisse dire c est qu’il n’y a pas foule par là. Nous roulons avec une playlist de musique de films, qui contribue au côté mystique de l’histoire. Nous traversons une région dite « région romantique des ours », on n’a pas trop compris pourquoi, mais on n’a pas vu d’ours mais des rennes.
On passe un panneau « chute de pierres, maintenez 60km/h et ne vous arrêtez pas ». C’est ti-par Bernard! Nous passons ensuite la frontière avec la Norvège, juste avant laquelle nous voyons environ 200 rennes enfermés dans un enclos. On ne sait pas si ces bêtes se sont fait choper à la douane mais elles ont l’air aussi embêtées qu’un type ayant malencontreusement pris une bouteille d’eau en avion.
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On retrouve alors nos routes chéries de Norvège, sinueuses et pleines de bosses. Quelques kilomètres après la douane, on croise les éoliennes typiques des paysages, pas de doute on est bien en Norvège ! C’est l’été indien ici, il me fait que -2! Normal, le Gulf stream longue la côte. Nous passons en face de Narvik, port le plus important de Norvège qui exporte le minerai de fer de Kiruna où nous étions tout à l’heure. Nous ne nous y arrêtons pas pour atteindre Harstad au plus vite, situé à l’entrée des îles Lofoten. Les paysages sont moins féeriques, pas de neige sur les arbres, c’est plus rocheux et terreux. Nous avons gagné presque 40 degrés entre la Suède ce matin et ses arbres gelés et la Norvège avec ses fjords, on "meurt de chaud" ! Le thermomètre a même affiché 5 un moment, émotion.
Après donc avoir littéralement gagné 40 degrés, donc atteignons Harstad à 3h, ville sans charme particulier où il ne se passe pas grand chose. Du coup, pas grand chose à dire, si ce n’est qu’il a fait nuit noire à 4h, et que nous préférons finalement -34 et un froid sec aux mêmes 5 degrés hyper humides que chez nous ! Demain matin nous embarquons tôt sur le Hurtigruten, souvenirs souvenirs :)
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Vue depuis notre chambre dans l'hôtel Thon (oui c'est bien son nom)
Kläm et Patrik