02.08.17: Tousist
Cette nuit, l'Irlande a décidé de nous accueillir comme il se doit et de nous réveiller à 3h du matin en secouant le bus de bourrasques de vent. Après s'être posé 12 fois la question de savoir si on devait descendre dormir dans l'habitacle je décide de sortir, vaillamment, bravant la tempête, pour aller voir si l'autre bus VW de l'emplacement d'à côté a baissé son toit ou non. Alors que je reviens, triomphante et trempée, annoncer que non, ils ne l'ont pas baissé et donc qu'on peut se rendormir en haut, je me trouve face à un Patrick déjà endormi. Tant pis, je savoure de ne pas avoir à opérer le branle-bas de combat que cela demanderait et me rendors, sereine.
Au petit matin, l'air est encore frais et nous sortons veste de pluie et gros pull... pour ne croiser que des irlandais en short et t-shirt, ils sont fous ! Nous partons pour Baltimore et sillonnons les routes dont on ne vous a pas encore parlé : c'est pire que le pire des cols valaisans. Ultra étroit, les gens roulent n'importe comment, c'est le salaire de la peur à chaque instant.
Nous débouchons finalement sur ce petit village au bord de la mer où nous buvons un café en regardant la mer.
Enroulés dans nos écharpes alors que les gens sont en tongs, nous repartons pour Skull, qui marque le début de la fameuse péninsule de Mizen Head. Nous nous arrêtons prendre des forces dans une crêperie française qu'on ne peut que recommander (Paradise Crèpe Restaurant). n se demande comment elle a atterri là et en route pour Mizen Head!
Et c'est parti pour des routes plus étroites que jamais, serpentant le long des côtes et bordées de fleurs aux couleurs incroyables (merci le Gulf stream).
Nous longeons Barleycove, une immense plage très connue pour ses vagues et remplies de surfeurs et continuons jusqu'à arriver au tant attendu Mizen Head.
Et là, ça en valait la peine ! C'est tout simplement magique. Des falaises, des rochers sortant de l'eau, des vagues se brisant contre les parois... c'est splendide. Il y a également un étrange pont visiblement très connu ici, et deux familles de lions de mer ! C'est fou de les voir en liberté... nous avons des étoiles plein les yeux (et du sel plein nos verres de lunettes).
Nous repartons ensuite pour remonter du fond de la péninsule et nous retrouvons à prendre une route tout à fait improbable mais magnifique. Le GPS doit vouloir nous faire des farces, car je doute que ce soit fait pour la largeur d'un bus VW: nous avons taillé un short à toute la végétation environnante... mais meilleur prix du cross country avec un bus !
Une fois la péninsule remontée, nous attaquons la suivante, ring of Beara, et prenons la fameuse route "Healy Pass". Nous nous retrouvons à gravir un col (n.b. Point culminant 237 mètres) en zigzaguant entre les moutons. C'est lugubre mais magnifique et on se sent seul au monde.
La route redescend de l'autre côté de la péninsule et nous rejoignons finalement Kenmare, ou nous avons prévu de passer la nuit, à l'entrée du Ring of Kerry. Arrivés sur place, nous réalisons que le camping le plus proche est derrière nous... nous revenons donc sur nos pas et arrivons dans un camping tout à fait incongru, dont le vieux propriétaire est visiblement fan de paon puisqu'ils ornent chaque coin de l'accueil, mais également la façade extérieure. Le camping continue à être improbable et est noyé sous une végétation luxuriante: des plantes plus grandes que pis poussent de tous côtés, et nous nous installons donc perdu dans cette jungle. On se croirait chez les Minimoys!
P.S. Comme vous constatez, la météo est plutôt changeante: nous avons dans une même journée trois fois la pluie, trois fois le soleil et avons même du sortir les bonnets. Nous vous écrivons d'ailleurs en ce moment même en pleine tempête.
